Smart News

Dijon se prepare a devenir la premiere ville intelligente de France

Avec un poste de pilotage des services publics connectés, la capitale bourguignonne posera en 2019 les bases de son projet de « smart-city ». Elle mise sur l'open data pour renouveler la démocratie participative et développer un écosystème de start-up. Eclairage, transports, ordures, eau, sécurité... Au premier trimestre 2019, les équipements publics des 24 communes constituant Dijon Métropole seront reliés à un poste de commandement unique, contre six jusqu'à présent. Le centre permettra ainsi de piloter en temps réel et avec une grande réactivité les services publics de la cité. L'objectif : mieux anticiper le renouvellement des équipements, améliorer la coordination des équipes en cas d'incident et renforcer la sûreté publique.

La réalisation de ce centre et des équipements urbains connectés, confiée à un consortium composé de  Bouygues Energies et Citelum, filiale d'EDF, avec Suez et Capgemini, doit permettre de réaliser 65 % d'économies d'énergie en douze ans. Un gain de plusieurs dizaines de millions d'euros est attendu, notamment en équipant en LED 34.000 points lumineux. « Ces millions d'euros économisés sont réinjectés dans le projet sous forme d'investissements, comme le déploiement de 140 kilomètres de fibre optique », explique Denis Hameau, conseiller communautaire de Dijon Métropole et chargé de ce projet.

Des habitants acteurs du projet

Voitures et bennes à ordures géolocalisées, caméras, feux de circulation... l'espace public enverra des myriades d'informations numériques au centre de pilotage placé sous la houlette d'un représentant de la police municipale.   « L'analyse des données apportera une vision plus fine de la ville », affirme l'élu. « Par exemple, la détection de récurrence d'incidents de circulation permettra de détecter la dangerosité de certains lieux pour les vélos. »

Autre volet, l'amélioration de la mobilité. Quelque 180 bus seront connectés à un système de signalisation qui leur donnera la priorité dans 113 carrefours. « Tout notre projet part de l'infrastructure, car nous estimons qu'il faut d'abord la rendre plus efficace et économe pour les habitants », poursuit Denis Hameau. L'open data permettra également de déterminer en temps réel les moyens de transport les plus rapides ou encore de réserver des places de parking. « Une métropole intelligente est fondamentalement une ville pour les citoyens, et non pas une ville automatique gouvernée par des algorithmes », insiste Denis Hameau. La municipalité entend s'appuyer sur le numérique pour développer une gouvernance urbaine ouverte en faisant des habitants des acteurs du projet, en les incitant à signaler les dysfonctionnements, à soumettre des idées et à développer les échanges directs avec les élus.

Attirer les entreprises

Un projet avant-gardiste en France grâce auquel Dijon Métropole espère se positionner en leader en matière d'attractivité numérique parmi les capitales régionales. « La mise à disposition des données issues du service public renforce l'attractivité du territoire pour les entreprises. L'open data stimulera l'émergence d'un écosystème de start-up locales qui inventeront les services publics de demain », affirme l'élu.

Un mouvement que Dijon Métropole veut accompagner en créant des lieux d'innovation de type incubateurs et « Fab Lab ». « Nous avons un an pour mettre en oeuvre le poste de pilotage et les équipements connectés. A l'échelle du numérique, c'est plutôt long ! Nous restons en veille pour voir ce qui se fait à Barcelone, Montréal et Singapour en termes d'éclairage public ou de bâtiment intelligent. » Avec l'intention de conserver une longueur d'avance dans l'Hexagone.

Ophélie Colas des Francs

Smart Tag Cloud